Interdiction permanente du profilage pour Meta
Le 27 octobre, le Comité européen de la protection des données (CEPD) a imposé à Meta, la société mère de entre autres Facebook et d'Instagram, une interdiction européenne permanente de la publicité ciblée dans l'EEE. Au moins, l'entreprise ne peut plus justifier ses activités de profilage à des fins publicitaires par les bases juridiques du "contrat" et de "l'intérêt légitime".
Les régulateurs européens exigent de Meta qu'elle cesse de proposer des publicités personnalisées aux utilisateurs, car elle s'appuie pour ce faire sur les données personnelles de ces derniers.
Les utilisateurs de Facebook et d'Instagram transmettent massivement leurs données personnelles à Meta (souvent sans s'en rendre compte). Le modèle de revenus de Meta est basé sur cela, car Meta revend à son tour ces données personnelles aux annonceurs afin qu'ils puissent envoyer des publicités plus ciblées.
La réponse de Meta à cette interdiction est le modèle dit "pay or OK". Meta introduit un abonnement pour ses utilisateurs, où en échange d'une redevance mensuelle, les données des utilisateurs ne sont plus collectées et ils ne sont plus soumis à des publicités ciblées.
Dès le départ, ce modèle a suscité de nombreuses critiques…
On peut d’abord se demander dans quelle mesure cette autorisation peut être "libre" pour des utilisateurs qui sont actifs sur Meta depuis des années et qui, jusqu'à récemment, ont toujours prétendu que la plateforme resterait gratuite.
En outre, le montant que Meta facture pour sa formule d'abonnement mensuel est remarquable. Meta facture entre 10 et 13 euros par mois, soit presque le double de la plupart des modèles "pay or ok".
Plus généralement, le "rachat des droits fondamentaux" est vivement critiqué. Par exemple, la fondation autrichienne NOYB pour la protection de la vie privée affirme que cela signifierait que seuls les riches peuvent jouir des droits à la vie privée.
À suivre....
Voir aussi l'article sur le site de l'EDPB.